Plus de 285 millions levés par des start-up de l'EPFL en 2019
Avec 285,8 millions de francs levés par des start-up de l’EPFL, le bilan 2019 est au second rang des meilleurs totaux annuels. Les 23 nouvelles jeunes pousses officiellement créées l’année dernière confirment également le bon fonctionnement de l’écosystème entrepreneurial.
L’année 2019 a été faste pour les start-up de l’EPFL, puisqu’elles ont engrangé un total de 285,8 millions, soit le deuxième montant le plus important jamais enregistré sur le campus. Un montant réparti sur 33 jeunes entreprises, dont trois levées de fonds de plus de 20 millions. Les 23 spin-off créées cette année relèvent également la bonne santé de l’écosystème d’innovation et d’entrepreneuriat du campus ; seule 2016 avait été légèrement meilleure avec 25 nouvelles jeunes pousses.
Dix spin-off lèvent plus de 10 millions
Le cap de 200 millions de francs d’investissements cumulés en un an a été passé pour la première fois en 2014. Depuis, le compteur s’est accéléré puisque le bilan a été par quatre fois supérieur aux 200 millions ces six dernières années, atteignant même plus de 390 millions en 2016 et plus de 280 millions en 2019. Cette augmentation est liée au nombre croissant de start-up créées, aux diverses aides au démarrage ainsi qu’à l’écosystème entrepreneurial du campus ainsi qu’à la présence de l’EPFL à de nombreux événements comme le CES de Las Vegas, ou le Bits&Pretzels à Munich. Mais plus largement, l’essor de la Suisse sur l’échiquier mondial des nations de start-up joue également un rôle. Classée dans le top 30 selon le rapport annuel de start-up Genome paru en mai 2019, elle est mentionnée parmi les écosystèmes à observer dans le secteur du DeepTech, soit les start-up basées sur des innovations de rupture. De plus, ensemble, Lausanne, Berne et Genève figurent à la 6ème place des écosystèmes dans le secteur des Sciences de la vie, devant ceux des Etats-Unis et de Londres.
Un zoom sur la répartition de ces 285 millions met en exergue trois start-up qui ont levé plus de 20 millions. Kandou Bus détient le montant le plus important avec 56 millions obtenus pour son troisième tour de financement. Cette somme va notamment permettre à cette spin-off spécialisée dans la connectivité à très faible consommation énergétique de lancer sur le marché un composant essentiel pour les premières prises USB-C au monde compatibles avec la nouvelle norme USB4 officialisée en septembre. Anokion, active dans le domaine du traitement des maladies auto-immunes, a levé 40 millions de francs. Cette entreprise, créée en 2010, conçoit des protéines permettant de moduler la réponse immunitaire inflammatoire nocive dans le but de pouvoir traiter par exemple la sclérose en plaques, la maladie coeliaque ou encore le diabète de type 1. Finalement, on retrouve parmi les trois plus importantes levées de fonds de l’année, Cellestia Biotech, qui est parvenue à convaincre un panel d’investisseurs de lui octroyer 20 millions. Cela lui permettra de poursuivre ses essais cliniques de molécules qui ciblent les cellules cancéreuses ayant un défaut dans leur voie de signalisation cellulaire appelée Notch. Sept autres sociétés ont levé plus de 10 millions de francs, alors que 4 ont obtenu entre 5 et 10 millions.
Ces montants sont, rappelons-le, une manne essentielle au développement des start-up fondées autour de recherches de pointe dont les premiers bénéfices n’ont souvent lieu que plusieurs années après leur création. Le parcours qui les mènera jusque-là est souvent long et onéreux : dépôts de brevet, tests cliniques, élaboration de prototypes etc. Si les retombées financières ne sont pas immédiates pour l’Ecole et que les ventes de sociétés sont rares, ces entreprises qui grimpent représentent un réel bénéfice pour la région, créent des emplois, et stimulent une certaine émulation parmi les futurs entrepreneurs ainsi que de l’intérêt pour d’autres investisseurs.
Les fonds sont investis dans des domaines très diversifiés
De nombreux produits innovants s'appuient aujourd'hui sur des technologies issues de multiples disciplines. Si l'on veut ventiler le financement des startups par domaine principal de recherche, on constate que ces domaines varient d'année en année. En 2019, le vaste domaine de l'ingénierie semble avoir eu le vent en poupe puisqu’elle cumule près de 130 millions. Emmenée par Kandou Bus avec 56 millions, Swissto12, spécialisée dans les antennes pour la communication satellitaire lève 18,1 millions et Bestmile 16,5 millions. Neuf autres jeunes entreprises se partagent les 40 millions restants. Vient ensuite la Biotech avec un total de plus de 82 millions dont une grande partie revient à Anokion et Cellestia Biotech, puis le domaine de l’informatique et des communications avec 40 millions répartis entre trois spin-off seulement : Cyberhaven, L2F et Artmyn.
Du côté des spin-off EPFL créées en 2019, les secteurs d’activités phares restent les Medtech-Biotech, suivi de près par les start-ups en ingénierie. Les spin-off mettant sur le marché des produits et services à caractère durables sont en constante augmentation.
Start-ups EPFL – chiffres et initiatives
Depuis 2000, 293 spin-offs ont vu le jour à l’EPFL. Quelque 116 start-up sont actuellement installées à l’EPFL Innovation Park et 31 projets d’entrepreneuriaux occupent l’espace de co-working de La Forge. Afin de favoriser l’entrepreneuriat du côté des étudiants, l’EPFL continue le programme Innogrant qui soutient la création de start-up. Onze nouveaux Grants ont été accordés en 2019, soit 145 Innogrants depuis la création du programme en 2005. Depuis 2017, le programme XGrant, qui encourage et soutient les projets entrepreneuriaux des étudiants en Bachelor et de Master de l'EPFL, a développé un solide pipeline de projets avec 13 bourses en 2019 pour un total de 30 bourses attribuées depuis sa création. Fin 2018, deux nouveaux programmes ont été lancés : les YGrants, qui aident les étudiants de Bachelor et de Master à financer des initiatives ayant un impact social ou environnemental, tandis que les PlayGrant sont accordées pour des projets dans le même domaine mais sont exclusivement ouvertes aux chercheurs de l'EPFL. En 2019, 6 YGrants et 5 PlayGrants ont été attribués.
Du côté des événements, la première journée des investisseurs a eu lieu en novembre 2019, présentant pas moins de 78 start-ups à plus de 200 investisseurs suisses et internationaux. Marc Gruber, vice-président de l'innovation à l'EPFL, souligne d'ailleurs que l'école lancera plusieurs nouvelles initiatives en 2020 qui viseront à renforcer encore l'écosystème de l'entrepreneuriat et de l'innovation.