Microrobots pour nanomanipulation

Les microrobots d’Imina Technologies sont en train de révolutionner la manipulation de tout petits éléments sous un microscope. La spin-off de l’EPFL se lance sur le marché américain et reçoit l’un des quatre prix Vittoz, doté de 30'000 francs, attribués par le Parc scientifique.

Les microrobots mobiles mis au point par Imina Technologies, spin-off du Laboratoire de systèmes robotiques, se préparent à investir le marché américain. Ils permettent de remplacer les manipulateurs fixes utilisés traditionnellement pour saisir, toucher ou pointer des échantillons observés au microscope. Pas plus grands que des dés à jouer, ils permettent d’effectuer des tâches extrêmement précises cinq à dix fois plus rapidement. L’utilisateur les déplace autour de l’objet grâce à un joystick ou un clavier d’ordinateur.
Les robots se déplacent par micro-sauts (plusieurs milliers par seconde), invisibles à l’œil nu, générés par des actionneurs piézoélectrique. Certains matériaux, comme la céramique utilisée ici, se déforment mécaniquement lorsqu’on leur applique une tension électrique. La variation de la fréquence du signal électrique utilisé permet aux petits engins d’avancer plus ou moins vite. Ce fonctionnement a l’avantage de permettre à l’utilisateur de travailler sur des échantillons de plusieurs millimètres tout en garantissant une résolution de déplacement inférieur à 50 nanomètres.
Sonde électrique, fibre optique, pince ou autres outils miniatures sont montés au bout du bras du petit robot capable, par exemple, d’isoler un nanotube de carbone (plus de 10'000 fois plus fin que le diamètre d’un cheveu) et mesurer sa conductivité électrique.
La jeune société, fondée en mars 2009, a déjà plusieurs systèmes installés sur le marché européen, dans des laboratoires de pointe d’instituts de recherche en nanotechnologie. De nouvelles solutions sont en train d’être développées pour le domaine des biotechnologies afin de manipuler des cellules et caractériser leur fonctionnement.


Rapide et flexible
Vendu depuis début 2010, le produit fini se présente sous la forme d’un kit prêt à l’emploi. «Nous fournissons une plate-forme clé en main de micro et nanomanipulation comprenant les robots ainsi que les outils adaptés à l’application», explique Benoît Dagon, l’un des fondateurs. « L’installation dans un microscope optique ou électronique ne prend que quelques minutes à l’utilisateur et lui offre une très grande flexibilité pour varier les expériences ».
Grâce au Prix Vittoz (30'000 frs), la start-up va participer prochainement à deux importants salons sur les nanotechnologies et présenter son produit aux grands laboratoires américains. Les autres lauréats du prix remis par le Parc scientifique d’Ecublens (PSE) en collaboration avec la promotion économique du canton de Vaud sont Kandou, Attolight et Nviso. Le but est d’aider les jeunes entreprises du PSE (moins de quatre ans d’ancienneté) à se lancer sur le marché hors Europe en leur donnant la possibilité de voyager pour rencontrer des partenaires, des clients ou de futurs employés et mettre rapidement sur pieds un réseau efficace en Amérique du Nord. Durant tout cet important processus, les start-up sont suivies par leur coach du PSE et un consultant aux États-Unis.
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