Les scanners découvrent une nouvelle épave dans le Léman

© 2011 elemo / EPFL

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Les sous-marins russes du projet elemo de l’EPFL ont révélé la présence d'une épave inconnue au fond du lac. L’archéologie sous-marine profite des scanners développés pour les recherches scientifiques.

« C’est toujours un moment fort quand on découvre une épave inconnue. Elle n’était pas sur les cartes et après en avoir fait le tour, je n’ai pas trouvé d’inscription sur sa coque », explique Evgeny Chernyaev le pilote du submersible. En plongée au large de la Tour-de-Peilz, le pilote fait des prélèvements de sédiments. Le sonar indique un objet important sur le côté. Il s’agit d’une épave de bateau. L’équipage est chanceux : les hublots ne laissent qu’un champ de vison très restreint et le sonar ne balaye que jusqu’à 200 mètres devant l’engin et avec un angle de 90°. Il pourrait s’agir d’une ancienne barge de transport de pierre ou de gravier.

« L’embarcation, d’une trentaine de mètres, pourrait dater de la fin du 19ème ou du début du 20ème siècle. Elle a dû couler alors qu’elle naviguait, car l’ancre et d’autres pièces du pont sont encore là, alors que les bateaux coulés volontairement étaient dépouillés de ce qui pouvait être réutilisé », explique Carinne Bertola, du Musée du Léman de Nyon. La spécialiste des épaves pense qu’il s’agit d’une ancienne barge de transport de l’usine de la Paudèze. Le pilote confirme : « L’état de l’épave me fait croire qu’elle date de la même époque que celle du Rhône, située non loin de là. »

Un scanner à la rescousse des chercheurs

Au fond, les objets sont recouverts de sédiments et la visibilité mauvaise ; les explorateurs peuvent facilement passer à côté d’une découverte. Heureusement lors de cette plongée, Marie-Eve Randlett de l’EAWAG et Don Dansereau de l’Australian Centre for Field Robotics utilisaient un scanner haute résolution. Cet instrument leur permet de se positionner correctement pour prélever des échantillons de sédiment à la bonne profondeur, ainsi que de faire une carte précise des grands fonds.

Ce dispositif développé en Australie combine les images vidéo aux cartes ultrasons – comme lors des échographies – pour obtenir une représentation en profondeur. Les chercheurs prennent des photos de portions de trois mètres sur trois, soit près de 200'000 images au total pour couvrir 100'000 mètres carrés. Un travail de bénédictin pour réaliser une carte haute résolution et mieux comprendre les processus de sédimentation. Les scientifiques ont pu ainsi obtenir une vue détaillée du pont de la barge, malgré l’épaisse couche de sédiments.

Des fonds encore inexplorés

« Il n’y a pas encore de carte précise de l’ensemble des fonds du lac. Les recherches archéologiques promettent encore de nombreuses surprises. D’autant qu’aucun historien ne s’est encore penché sur les documents d’archives des sociétés de sauvetages », ajoute Carinne Bertola. Le scanner est un outil indispensable pour révéler des épaves plus anciennes, enfouies sous les épais sédiments déversés au fil des siècles, puisque des embarcations naviguent sur le lac depuis l’Antiquité.

Document :

Lettre de la Société de Sauvetage du 28 mai 1909. Source : Archives de Vevy / Musée du Léman

Liens :
http://www.elemo.ch/

http://www.museeduleman.ch/

http://www.eawag.ch/

http://www.acfr.usyd.edu.au/

http://www.sub-rec.ch/


Auteur: Médiacom

Source: EPFL


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© 2011 elemo / EPFL
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