Le nouveau «Food Center» lance un appel à projets

© 2014 EPFL

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L'EPFL inaugure un centre de recherche interdisciplinaire axé sur la nutrition et les aliments. Intitulé Integrative Food and Nutrition Center (CNU), il vise à fédérer les acteurs de la recherche et les industriels autour des problématiques liées à l'alimentation.

Produire et distribuer de la nourriture de qualité à l'échelle mondiale, tel est l'un des défis majeurs que la communauté internationale devra relever dans les années à venir. Afin d'apporter sa contribution à la recherche de solutions innovantes dans ce domaine, l'EPFL a lancé cette semaine un nouveau centre interfacultaire: l'Integrative Food and Nutrition Center (CNU).

Le centre a pour vocation d'agir comme une interface entre les chercheurs de l'EPFL et l'industrie, afin de favoriser le développement de projets transdisciplinaires à tous les échelons de la chaîne de valeur alimentaire. Un appel à projet a été lancé à l'intention des scientifiques de toutes les facultés.

Explications avec Francesco Stellacci, directeur du nouveau centre de recherche

En quoi est-il si important d'aborder la problématique de l'alimentation ?
L'alimentation de la population mondiale constitue le prochain grand défi du 21e siècle. Chaque année, plus d'un milliard de tonnes de nourriture est perdu ou gaspillé dans le monde, alors que plusieurs centaines de millions de personnes sont sous-alimentées. Par ailleurs, avec la croissance démographique, les organismes de production ne seront bientôt plus en mesure de sustenter la population mondiale. La qualité de la nourriture est également au cœur des questions liées à la santé. Des paramètres économiques, politiques, mais aussi technologiques sont en jeu. Les scientifiques ont le devoir moral et social de se pencher sur la question.

Quelle est la mission du nouvel Integrative Food and Nutrition Center ?
Le CNU a pour vocation de rassembler des spécialistes émanant de toutes les disciplines autour du thème de la nutrition et des aliments, et de les aider à trouver des financements institutionnels pour leurs projets, ou à monter des startups. En parallèle, il établira un lien entre les chercheurs et l'industrie, favorisant le transfert de technologies.
Le centre s'articule autour de plusieurs axes. Il s'agit d'améliorer les moyens de production, de réduire le gaspillage, et de développer de nouveaux aliments, capables de soigner certaines maladies, par exemple.

Quels sont les critères à remplir pour proposer un projet au CNU?
L'un des leaders du projet doit venir de l'EPFL. Pour le reste, le centre est ouvert à tous les spécialistes. A l'image du Centre de recherche sur l'énergie, le CNU a besoin de multiples compétences pour mener à bien ses projets. La création d'emballages intelligents ou encore la fabrication de nouvelles sortes d'aliments requiert un savoir-faire pluridisciplinaire, qui touche aussi bien à l'ingénierie qu'à la chimie, la biologie ou l'informatique.

Pourquoi implanter ce centre en Suisse?
La nourriture et la santé occupent une très grande place en Suisse. La production alimentaire représente près de 5% du PIB, soit l'équivalent du secteur horloger. Le pays abrite non seulement l'entreprise Nestlé, mais également près de 2000 petites et moyennes entreprises actives dans ce domaine. En invitant les académiciens à participer à cette évolution, nous pourrions faire de la Suisse romande une « Food Valley ».

Site internet et programme: http://nutritioncenter.epfl.ch/

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L'alimentation en chiffres :

-1,3 milliard de tonnes de nourriture perdu ou gaspillé chaque année dans le monde
-Conséquences économiques directes: 750 milliards de dollars de pertes
-54 pour cent du gaspillage se produit durant les phases de production et de manutention et stockage après-récolte, et 46 pour cent aux stades de la transformation, de la distribution et de la consommation.
-Environ 870 millions d'êtres humains souffrent de malnutrition dans le monde
-D'ici à 2050, la population mondiale atteindra les 9,1 milliards d'habitants. La production alimentaire devra augmenter de 70% pour répondre à la demande

Chiffres tirés du rapport de l'organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture 2013
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Auteur: Laure-Anne Pessina

Source: EPFL