Le microscope pour voir les cellules vivantes en 3D est sur le marché

© 2015 nanolive

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Nanolive, spin-off de l’EPFL, lance le 14 décembre son microscope pour voir les cellules vivantes en relief. Le 3D Cell Explorer pourrait permettre par exemple de donner un éclairage nouveau aux problèmes d’infertilité.


C’est le 14 décembre que la spin-off Nanolive va lancer son microscope d’un nouveau genre sur le marché. Ce nouvel outil d’observation permet pour la toute première fois de pénétrer visuellement à l’intérieur des cellules vivantes sans les endommager. C’est-à-dire sans préparation préalable de l’échantillon et sans colorant. Le lancement officiel de cette commercialisation mondiale aura lieu lundi à la plus grande conférence de biologie cellulaire du monde qui se déroulera à San Diego, aux Etats-Unis.

Le 3D Cell Explorer va donner une nouvelle dimension à la compréhension du fonctionnement des cellules. Il permet, grâce à un logiciel spécifique, de colorer les différentes parties d'une cellule vivante puis d’observer son comportement et ses réactions en temps réel avec une résolution de 200 nanomètres. Le dispositif fonctionne comme un scanner IRM. Il prend des images à différentes profondeurs de la cellule qu’il recombine ensuite en utilisant un logiciel holographique. Ce dernier permet de colorer, sur la base de son indice de réfraction, n’importe quelle partie de la cellule scannée.

Utile pour la procréation médicalement assistée
Les chances de réussites d’un recours à la procréation médicalement assistée (PMA), sont aujourd’hui d’environ 30%. Elles pourraient augmenter grâce à ce nouvel appareil. Actuellement la seule manière d’observer avec la même résolution les spermatozoïdes et les ovules est d’instiller un colorant qui engendre la mort des cellules. Inutile de dire qu’il est donc impossible de connaître l’issue qu’auraient pu connaître ces cellules si elles avaient été mises en contact. En rendant possible d’observer en détail les différentes parties des ovules et des spermatozoïdes avant, pendant et après leur rencontre, ce nouvel outil pourrait donc ouvrir des perspectives intéressantes. De nombreux autres domaines de recherche comme la recherche sur le cancer, les cellules souches, la thérapie cellulaire ou l’histopathologie bénéficieront de telles études longitudinales.

Lancée il y a deux ans sur une technologie développée par le patron, Yann Cotte, durant son doctorat au sein de l’EPFL, la start-up a grandi jusqu’ici avec quelques fonds d’aide au démarrage et un financement participatif. Les premiers appareils sont destinés avant tout aux universités et aux entreprises biotechs, medtechs, pharmaceutiques ou spécialisées en cosmétique.

Nanolive développe également des applications destinées aux médecins qui seront mises sur le marché à moyen terme. De nombreux tests de laboratoires pourraient être plus rapides en étant effectués directement dans le cabinet grâce à ce nouveau microscope: par exemple pour le frottis de dépistage du cancer de l'utérus. «Le corps humain compte 210 types de cellules qui se distinguent par la structure de leur enveloppe et leur morphologie. Autant de caractéristiques qui peuvent être différenciées par l’appareil », souligne Lisa Pollaro, responsable de la communication de l’entreprise.