Le diagnostic grâce à l'échographie à distance

© 2011 EPFL

© 2011 EPFL

Un appareil à échographie se transforme en outil de télémédecine pour le diagnostic. Les spécialistes d’autres hôpitaux peuvent voir les images en temps réel, la zone exacte d’où elles proviennent et interagir.


Poser un diagnostic, notamment au moyen de l’échographie, requière souvent l’avis d’experts d’autres hôpitaux, particulièrement en neurologie. L’échographie est l’une des techniques d’imagerie les plus utilisées. Mais pour pouvoir l’interpréter le médecin doit avoir accès aux images ultrason et connaître la position exacte de la sonde sur le patient. Cela constituait un obstacle à la télémédecine dans ce domaine. Il vient d’être résolu. L’appareil d’échographie à distance, mis au point par des équipes franco-suisses de chercheurs et deux start-up, permet au spécialiste de voir en temps réel sur un écran, l’image prise par la sonde et la position de cette dernière. Il peut également indiquer l’endroit précis qu’il souhaite voir grâce à un curseur. C’est ensuite le technicien qui se trouve avec le patient qui effectue le geste.


L’équipement, développé notamment par l’équipe de Jean-Philippe Thiran du Laboratoire de traitement des signaux de l’EPFL s’adapte sur les appareils à échographie traditionnels. Un petit détecteur de mouvements de la taille d’une cerise est fixé sous la sonde. Un système de suivi optique, dévelopé par la société Atracsys, une start-up de l’EPFL installée au Mont-sur-Lausanne, fait de deux caméras sensibles dans l’infrarouge, filme celle-ci et un logiciel l’intègre en couleur sur un humain virtuel à l’écran. En parallèle défilent les images ultrasons correspondantes. L’expert peut alors interagir par l’image, et la voix pour demander à l’équipe sur place de diriger la sonde vers certains points précis. Un logiciel développé par l’équipe de Jean-Philippe Thiran, permet au spécialiste d’indiquer sur le patient virtuel, la zone à observer d’un mouvement de souris. Déjà testé au CHUV et au CHU de Besançon, cet appareil est intégré à la plateforme de télémédecine de la société Covalia, de Besançon, partenaire du projet, et sera sur le marché d’ici quelques mois.


Un serveur de calcul pour l’imagerie
«L’imagerie médicale est actuellement très orientée vers le quantitatif, par exemple pour mettre en évidence certaines structures du cerveau, les mesurer et les comparer », explique Jean-Philippe Thiran. La même équipe de chercheurs a mis au point une autre aide au diagnostic à distance qui prend la forme d’un serveur pour le calcul des données issues de l’imagerie médicale. Les images seront envoyées de manière sécurisée par un réseau et pourront être travaillées: par coupe, en 3D, mettre en couleur certaines zones etc. Le partage de ces données permettra aussi à des médecins distants de dizaines de kilomètres de discuter les résultats.

L’équipe franco-suisse qui a mis au point ces outils de télémédecine Servastic : CHUV, CHU de Besançon, Covalia, Atracsys SA, Université de Franche Comté et EPFL, grâce à un financement du programme INTERREG IV.