Le code : latin du XXIe siècle ? Pénurie d'ingénieurs TIC

Malgré l’omniprésence du code dans notre quotidien, les programmeurs restent trop rares sur le marché du travail. Les plus grandes entreprises peinent à recruter des ingénieurs des TIC. Facebook vient d’ailleurs prospecter jusque sur le campus de l’EPFL.


Le délai moyen pour décrocher un premier emploi dans le domaine des TIC (Technologies de l’Informations et de la Communication) est de 10 semaines, un laps de temps très court. Dans plus de la moitié des cas, les étudiants n’ont pas eu besoin d’expérience préalable. De plus, beaucoup de diplômés des TIC se voient proposer un travail durant leur dernier semestre de formation.
Autant de signes qui démontrent que la demande sur le marché de l’emploi est forte.

Des perspectives professionnelles attractives

Les causes de la pénurie ne peuvent être attribuées aux conditions de travail qui sont attractives. Les rémunérations par exemple sont attrayantes avec « un salaire moyen de 120'000 francs annuels pour un poste avec 3 ou 4 ans d’expérience », commente Albin Baptista, Président du Groupement Romand de l’Informatique (GRI).

Salaire annuel médian un an après obtention du diplôme (2005-2009) © Office fédéral de la statistique (OFS)

En outre, les professions des TIC permettent de conserver un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée grâce aux possibilités de travail à domicile.

Une pénurie qui va s’accentuer
« Il en faudrait au moins 10'000 par année et il n’en sorte au total que 3'000 des hautes écoles, des EPF et des filières professionnelle », déplore Albin Baptista.
Même constat de la part d’Andreas Kaelin, Président de l’association ICT-Formation professionnelle Suisse : « 32'000 postes resteront vacants dans les branches des technologies de l’information et de la communication en 2017 ». A l’horizon 2020, les entreprises n’auront donc pu recruter qu’un 1/3 des ingénieurs des TIC dont elles auront besoin.
Sachant que seulement 13% des professionnels des TIC sont des femmes, les informaticiennes constitueraient une solution face à la pénurie d’informaticiens pour autant qu’elles optent pour ces domaines d’études.

L’entreprise Facebook anticipe
Pour parer à la difficulté de recruter, plusieurs grandes entreprises n’hésitent pas à envoyer des ambassadeurs parmi leurs employés sur les campus. Ainsi, Alok Menghrajani un ancien étudiant de la Faculté Informatique et Communications IC aujourd'hui ingénieur en sécurité informatique au siège de Facebook à Menlo Park, a rencontré plusieurs des futurs diplômés en Informatique et Communications. Le reportage ci-dessous en témoigne.

> Visionner le reportage de Nouvo

> Ecouter l’émission de la RTS

Sources :

  • « Les titulaires d’un diplôme MINT sur le marché du travail : Enquête auprès des personnes diplômées des hautes écoles: domaines mathématiques, informatique, sciences naturelles et technique », Office fédéral de la statistique (OFS), 2013
  • « Indicateurs du marché du travail 2012 », Office fédéral de la statistique (OFS), 2012
  • « European Vacancy and Recruitment Report 2012 », European Commission, 2012
  • « Rapport d'enquête sur l'insertion professionnelle des diplômés EPFL de la promotion 2010 », Centre de carrière EPFL, 2012
  • « La Suisse a besoin d’ingénieurs », economiesuisse, Swiss Engineering STV UTS ATS, 2011