Le burn-out chez les enfants est sous-diagnostiqué
L’épuisement n’épargne personne, même pas les enfants. Qui peinent de plus en plus dans leur métier d’écolier, parfois jusqu’à la rupture.
Stephan Eliez, pédopsychiatre et directeur de l'Office médico- pédagogique à Genève, met le doigt sur un malaise encore tabou.
On connaît le burn-out chez l’adulte. Mais le burn-out ferait aussi des ravages chez l’enfant… Vraiment ?
Dans certaines circonstances, n’importe qui peut casser. Si le stress est trop important, surtout s’il est répété, tout le monde s’use! Tout dépend de l’intensité du stress et de sa chronicité. Les gens qui font un burn-out sont dans une situation où, à un moment donné, leur capacité à gérer le stress est dépassée, c’est une forme de dépression par épuisement. On peut même parler de consumation. Dans le cas de l’adulte, le burn-out est souvent lié à un épuisement au travail, alors que chez l’enfant, il est lié soit à un stress scolaire, soit à une situation sociale.
Mais le phénomène est-il le même chez l’adulte et chez l’enfant ?
Oui, le mécanisme neurobiologique est le même. A la différence que, malheureusement, quand un enfant fait un épisode d’effondrement dépressif, cela aura un impact plus important sur son développement neurologique et la construction de sa personnalité. De même, les enfants n’ont pas la même capacité à encaisser le stress que les adultes. Après un événement traumatique unique, comme l’expérience d’un train qui déraille ou tout autre catastrophe, 10 % des enfants en âge scolaire vont faire un syndrome post-traumatique, contre 1 % des adultes, mieux équipés pour comprendre les situations. A stress équivalent, les adultes résistent mieux au burn-out que les enfants.