La «voiture-vélo» fait un tabac sur le campus

Les voitures-vélos électriques peuvent être testées jusqu'au 1er juin. ©EPFL

Les voitures-vélos électriques peuvent être testées jusqu'au 1er juin. ©EPFL

En test depuis le 7 mai au sein de la communauté EPFL, le véhicule électrique de la start-up biennoise ENUU en autopartage séduit.

Impossible de rater les trois petits œufs blancs, empâtés sur leurs quatre roues, qui sillonnent sans un bruit le campus de l’EPFL depuis le 7 mai. Tenant de la voiture autant que du vélo, ces véhicules électriques sont gratuitement mis à la disposition des usagers du campus. Et ils ne se privent pas de jouer les bêta-testeurs. «Nous attendions une cinquantaine d’inscriptions, il y en plus de 250. Nous avions anticipé 2 à 3 courses par véhicule et par jour. Il y en a entre 8 et 13», se félicite Yoann Loetscher, un des deux cofondateurs de la start-up ENUU.

En collaboration avec Campus Durable, la jeune pousse biennoise utilise le campus comme microlaboratoire jusqu’au 1er juin. De l’ergonomie de l’application pour réserver et opérer les véhicules, à leurs caractéristiques techniques, en passant par la gestion de flotte et la recharge des batteries, tout est soumis à l’esprit critique des bêta-testeurs. Le but est de peaufiner le concept en prévision du lancement public, mi-juillet, d’une flotte en libre-service à Bienne. Une première dans le domaine de la mobilité partagée.

Le véhicule, d’abord. Fabriqué en Chine, il a subi quelques modifications pour s’adapter aux routes helvétiques. Electrique donc, de la largeur d’un scooter, doté d’un guidon et d’un siège, il se conduit comme un vélo avec la stabilité d’une voiture. Le permis de conduire n’est pas requis et le véhicule peut emprunter les pistes cyclables à une vitesse maximale de 30km/h. Pour Yoann Loetscher, il réunit ainsi les avantages du vélo électrique et de la voiture, protégée de la pluie.

Le concept ensuite: les voiturettes peuvent être localisées et réservées via une application - après inscription. Quand la location commence, la porte s’ouvre automatiquement et c’est parti! A l’EPFL, la «location» est gratuite et le trajet ne doit pas dépasser une quinzaine de minutes. A Bienne, où 13 véhicules seront déployés, trois courses pour un total de 30 minutes par jour seront offertes, ensuite elles seront payantes.

«Ce projet-pilote est extrêmement précieux pour ENUU car il permet de collecter de multiples données tant sur l’autonomie des batteries que sur les zones d’utilisation. Par exemple, on remarque que sur le campus, les gens utilisent les véhicules surtout autour des avenues Piccard et Forel, moins du côté du SG ou du Park de l’Innovation», explique l’ingénieur automobile, diplômé de la HES de Bienne.

Des projets de recherche dans le pipeline

Côté utilisateur, la première prise en main est un peu surprenante, mais on adopte vite le petit ovoïde. Certains bêta-testeurs s’amusent à faire régulièrement des petits tours de 15 minutes, d’autres l’emploient effectivement pour se rendre d’un point à un autre. On a aussi vu des étudiants faire la course entre deux véhicules… Le projet-pilote inclut une analyse qualitative qui sera prochainement menée auprès des testeurs, sachant que le campus n’est pas le territoire cible pour déployer ce genre de véhicules.

L’histoire entre ENUU et l’EPFL a commencé il y a un an, quand la start-up a approché le Centre de Transport. «Notre rôle est de favoriser la rencontre entre la recherche, l’innovation et l’économie, rappelle son directeur adjoint, Simone Amorosi. Aujourd'hui, ENUU est en discussion avec deux laboratoires pour monter des projets de recherche. L’un en faveur de l’autonomie des véhicules et l’autre pour l’optimisation de la gestion opérationnelle.»