La vigilance du pilote de Solar Impulse sous contrôle

© 2013 Alain Herzog/EPFL

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Le pilote de Solar Impulse Bertrand Piccard a testé ses limites mentales et physiologiques pendant un vol simulé de 72h au-dessus de l’Atlantique qui a pris fin aujourd’hui. Des scientifiques de l’EPFL ont surveillé en continu son état mental et son rythme cardiaque.


Le pilote et psychiatre Bertrand Piccard vient « d’atterrir » après 72h d’un vol simulé au-dessus de l’Atlantique aux commandes de Solar Impulse, un avion solaire équipé d’une technologie renouvelable avancée. Ce deuxième vol virtuel initié mardi matin s’est déroulé sur la base militaire de Dübendorf en Suisse. Il a permis à Piccard de tester ses limites mentales et physiologiques lorsque les conditions de vol sont éprouvantes. Son état mental et son rythme cardiaque étaient contrôlés en direct et enregistrés pour analyse ultérieure grâce à des dispositifs développés à l’EPFL.

Grâce à une collaboration entre l’EPFL, Hirslanden et le Centre hospitalier universitaire Vaudois (CHUV), vingt-sept électrodes placées sur le crâne de Piccard ont mesuré l’activité électrique de son cerveau, son électroencéphalogramme (EEG). Des états mentaux comme le sommeil, la fatigue et la pensée peuvent en effet être détectés via les fluctuations de ces signaux électriques. Ces informations sont ensuite comparées à une série de tests de vigilance effectués durant le vol de 72h afin d’évaluer la concentration du pilote et sa capacité à agir.

Les scientifiques de l’EPFL ont par ailleurs mesuré l’activité électrique du coeur du pilote, plus connue sous le nom d’électrocardiogramme (ECG), système qui permet généralement de détecter les battements inhabituels ou un éventuel arrêt cardiaque. Cependant, le rythme cardiaque procure également d’importantes informations sur la vigilance mentale.

« Nous travaillons avec des technologies intelligentes capables d’évaluer l’état mental en temps réel juste en surveillant le coeur », explique le scientifique de l’EPFL Francisco Rincon, du Laboratoire des systèmes embarqués. « Les données collectées pendant 72h provenant du coeur, de l’activité cérébrale et des tests de vigilance nous aideront à les développer. »

Le simulateur de vol a emmené Solar Impulse sur l’une de ses trajectoires possibles au-dessus de l’Atlantique, partant de Norfolk (US) pour rejoindre Almeria (ES), même si toutes les conditions vécues dans le cockpit de l’avion solaire n’ont pas été simulées. « La pression atmosphérique et les changements de température n’ont par exemple pas été intégrés au test à ce stade malgré leur impact sur la physiologie humaine », précise l’autre pilote de Solar Impulse André Borschberg, « sans compter l’excitation liée à un vol réel aux commandes de l’avion. »


Auteur: Hillary Sanctuary

Source: EPFL