La silhouette du Campus pôle santé de Sion se dessine

Diego Comamala, Toufiq Ismail-Meyer et Frédéric Jordan présentent leur projet vainqueur. © 2019 Héloïse Maret Le Nouvelliste

Diego Comamala, Toufiq Ismail-Meyer et Frédéric Jordan présentent leur projet vainqueur. © 2019 Héloïse Maret Le Nouvelliste

Avec «Zénithale», l’atelier Jordan et Comamala de Delémont et Zurich a remporté le concours de projets Campus pôle santé. Un centre de formation devisé à 70 millions de francs qui devrait être opérationnel à l’horizon 2023.
EPFL Valais Wallis et the Ark rejoignent le projet.

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Première étape concrète vers la réalisation d’un vrai pôle de formation pour les professions médicales et sociales, le concours pluridisciplinaire architecte/ingénieur civil Campus pôle santé a livré son verdict ce mercredi. Et c’est le projet intitulé «Zénithale» signé par l’Atelier Jordan et Comamala Ismail Architectes à Delémont et Zurich ainsi que par les ingénieurs-conseils Muttoni et Fernandez à Ecublens qui a remporté le premier prix parmi les 45 projets soumis au jury. Des projets venus de toute la Suisse mais aussi de France, d’Italie ou d’Espagne. La réalisation de ce bâtiment appelé à sortir de terre dans le prolongement de l’hôpital de Sion et du futur parking couvert actuellement en construction est ainsi lancée.

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Une situation plus viable

«C’est une chance incroyable de pouvoir réunir sous un même toit autant de compétences et de compléter l’écosystème autour de la santé et de la digitalisation à Sion», estime le conseiller d'Etat Christophe Darbellay. Il est vrai qu’il était temps. Les locaux actuels de la Haute école de santé (HEdS) de Sion datent en effet des années 50. Prévu au départ pour recevoir une cinquantaine d’étudiants à la fois, le bâtiment accueille aujourd’hui 300 personnes en formation bachelor of science en soins infirmiers et 180 étudiants en modules complémentaires santé et maturités spécialisées santé ainsi que quelque 250 personnes en formation postgrade et formation continue. Mais dans des conditions largement insatisfaisantes, les limites en termes de quantité et de qualité ayant été largement franchies. Et la situation est encore plus problématique pour la formation de niveau Ecole supérieure du domaine social Valais qui doit composer avec des installations encore plus vétustes.

L’EPFL et The Ark rejoignent le projet

Avec une surface totale de 17 000 mètres carrés de locaux répartis sur deux étages, le nouveau campus permettra de gommer ces lacunes et de répondre aux besoins de la Haute école de santé ainsi que de l’Ecole supérieure de domaine social. Mais pas seulement. Pour bien regrouper les compétences et faciliter les synergies, le futur campus a été imaginé pour pouvoir aussi accueillir des étudiants de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne ainsi que de l’incubateur The Ark. Au total, le campus pourra ainsi recevoir un millier d’étudiants. Ce regroupement de forces a eu pour conséquence de sensiblement augmenter l’enveloppe financière dévolue à la réalisation du projet. Alors que le premier crédit cadre voté par le Grand Conseil valaisan évoquait une facture de 55 millions, le campus est aujourd’hui devisé à 70 millions pour autant bien sûr que le Parlement accepte dans une prochaine session cette augmentation de budget.

Les particularités qui ont fait la différence

Lauréats du concours, les ateliers Jordan, Ismail et Comamala ont triomphé en terrain connu. Ce sont eux en effet qui ont déjà été choisis pour réaliser l’école de Grimisuat, pour construire la salle de sports de Vernayaz ou transformer l’ancienne gare du Bouveret. «Nous allons d’ailleurs bientôt ouvrir un bureau en Valais», a annoncé ce mercredi Toufiq Ismail-Meyer. Le trio a notamment convaincu le jury du concours Campus pôle santé avec une grande halle de plain-pied et en double hauteur au-dessus de laquelle prend place un grand plateau éclairé par une toiture en shed. «La disposition du programme est logique et rationnelle. Le rez-de-chaussée accueille les espaces les plus publics: l’aula principale, la cafétéria, la médiathèque, l’espace d’accueil enfants, l’incubateur The Ark et les surfaces de l’EPFL, la mezzanine reçoit l’administration et le bel étage les locaux d’apprentissage et d’enseignement», précise l’architecte cantonal Philippe Venetz. Les lauréats ont su jouer avec les accès et notamment la future passerelle qui reliera l’hôpital au cœur de Sion et au quartier de la gare, via les transports publics.

Ouverture à l’horizon 2023

Présentés officiellement mercredi en fin de journée, le lauréat du concours ainsi que les autres projets primés sont visibles jusqu’au 9 mai à la halle aux voussoirs de l’usine électrique de Chandoline (rue de la Dixence 76 à Sion). Et après? «Il y a tout un travail de développement qui va être mené avec les entreprises et bureaux d’études mandatés pour arriver à arrêter un devis général et à présenter un projet de message à l’intention du Grand Conseil», explique l’architecte cantonal Philippe Venetz, la HES restant maître de l’ouvrage. Le Parlement devrait ensuite pouvoir se prononcer sur le projet définitif en été ou à l’automne 2020. «Les travaux devraient ensuite s’étaler sur trois ans avec une ouverture prévue au mieux à l’horizon 2023.»