La Nintendo DS, un support de cours inattendu
Le professeur David Atienza propose aux étudiants en électricité de troisième année d’élaborer des jeux vidéo sur Nintendo DS. Le succès du cours est total.
Apprendre à programmer et à créer des jeux vidéo sur une Nintendo DS, de quoi faire rêver plus d’un étudiant de L’EPFL. Grâce au professeur David Atienza, c’est désormais chose possible. Depuis le mois de février, il propose aux futurs ingénieurs en électricité de suivre un cours dont le but est de développer un jeu « Tetris » sur la console portable, puis d’utiliser les connaissances acquises pour réaliser d’autres jeux vidéo.
Pour ce faire, les étudiants ont reçu au début du cours un « kit » de travail, comprenant une Nintendo DS, et une interface graphique avec un compilateur et un simulateur de console. Ils disposent également d’une carte mémoire, où ils peuvent charger les applications développées spécialement pour eux, par l’intermédiaire d’une petite cartouche de Nintendo DS. C’est sur cette carte, insérable aussi bien dans un ordinateur portable que dans la mini-console, qu’ils ont pour mission de programmer des jeux. L’objectif à atteindre: parvenir à développer un système capable de contrôler tout le hardware de la console portable, soit les différents boutons et l’écran tactile. L’aspect créatif n’est pas non plus en reste, puisqu’il s’agit également de dessiner des graphismes, de créer des animations et d’inventer une musique pour accompagner le jeu. « Lorsqu’ils arrivent au cours, les étudiants ont déjà une très bonne connaissance individuelle de la façon de créer différents composants et dispositifs électriques, tels que des circuits. Nous voulons maintenant qu’ils apprennent à les combiner, afin d’élaborer un système dans sa globalité», explique le professeur David Atienza.
« Quelque chose de concret »
Très populaire, le cours passionne déjà de nombreux étudiants. «C’est très intéressant de réaliser quelque chose de concret et de pouvoir faire de la programmation sur une console que tout le monde connaît », témoigne Chloé Weber, l’une des étudiantes assise au premier rang. « C’est justement pour ça que j’ai entrepris des études en électricité : afin de comprendre le fonctionnement des appareils que nous utilisons dans notre quotidien. » Même son de cloche chez son camarade Paul Ferranet, étudiant en électronique. « Je n’avais jamais fait cela avant. Ce cours nous permet d’appréhender l’intégralité d’un système et de nous concentrer sur tous les éléments. Même si nous ne comprenons pas tout et qu’il y a beaucoup de programmation, c’est captivant. »
Un concours pour élire le meilleur jeu
Bien que complexe, la tâche à accomplir n’empêche pas les étudiants de voir grand. « Ils ont énormément d’idées. Certains d’entre eux veulent développer un jeu de course de voitures pour plusieurs joueurs. Nous leur avons donc fourni une carte Bluetooth, qui leur permettra de connecter plusieurs Nintendo DS entre elles », s’enthousiasme le professeur. « D’autres prévoient de développer un agenda, ou encore une interface permettant de se connecter à Facebook via une console. »
Encouragé par cette profusion de projets, David Atienza a décidé de clôturer son cours en beauté: il organisera au mois de juin un concours pour récompenser l’étudiant ayant réalisé le meilleur jeu. « Un beau graphisme ne suffira pas. Les étudiants devront utiliser toutes les fonctionnalités de la console. Le gagnant repartira avec une Nintendo DS. »
Référence : cours de Systèmes embarqués microprogrammés du professeur David Atienza