La lumière s'adapte à vos besoins à travers l'œil d'une caméra

© 2015 EPFL / LESO-PB

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Des chercheurs de l’EPFL ont développé une caméra qui voit comme l’œil humain et qui donne des indices sur le confort visuel ressenti. Cet instrument pourrait permettre d’optimiser l’éclairage naturel et artificiel afin qu’ils s’adaptent en permanence aux besoins de son utilisateur.

Comment allier le confort visuel et les économies d’énergie électrique ? La lumière à l’intérieur des maisons est une thématique qui intéresse les chercheurs depuis plus d’un demi-siècle. Les équipes du Laboratoire d'Energie solaire et de Physique du Bâtiment (LESO-PB) ont abordé la question sous un angle totalement nouveau, à travers l’objectif d’une caméra vidéo capable de percevoir comme l’œil humain, une première dans la mesure du confort visuel.

Les chercheurs du LESO-PB ont donné à une caméra à grande dynamique (High Dynamic Range) les facultés de perception visuelle de l’œil humain. Son champs de vision très large et le fait qu’elle puisse capter de nombreux niveaux d’intensité lumineuse ont constitué la base de travail des chercheurs. Le laboratoire de l’EPFL a développé des filtres spécifiques afin de pouvoir mesurer des indices de confort visuel, qui expriment la sensation d’inconfort visuel d’un être humain, via l’intensité du rayonnement. Le travail sur la caméra a été fait en étroite collaboration avec le Centre Suisse d’Electronique et de Microtechnique (CSEM) à Neuchâtel.

«L’un des problèmes rencontré lors de cette première étape est qu’on ne pouvait pas mesurer précisément et automatiquement des indices de confort visuel», explique Ali Motamed, doctorant en charge de la seconde phase du projet. Le chercheur est en train de développer un outil expérimental capable de mesurer et de calculer quasiment en temps réel toutes les données récoltées par la caméra. Celle-ci est en voie de miniaturisation au CSEM. La caméra est également capable de détecter une présence. Afin de percevoir l’environnement de travail dans lequel évolue une personne, la caméra sera disposée sur l’écran de l’ordinateur ou directement intégrée dans une paire de lunettes intelligentes.

En parallèle, de nouveaux éléments vont être étudiés via cet œil numérique : l’effet de la lumière sur l’humeur et les capacités cognitives des personnes, qui travaillent dans ces bureaux, liés à leurs propres rythmes circadiens. «C’est un défi de faire cohabiter la notion d’économies d’énergie tout en bénéficiant d’une intensité lumineuse dont on sait qu’elle pourrait favoriser l’éveil et l’efficacité des gens». Pour répondre à cette double attente, le chercheur jouera avec toutes les sources lumineuses à disposition, qu’elles soient naturelles ou artficielles - suivant l’heure de la journée et l’emplacement de la personne.

Cette technologie permettra de connaître les préférences visuelles de son utilisateur et sera même capable de deviner ses allées et venues afin d’optimiser les conditions lumineuses et la qualité de l’environnement intérieur.