L'EPFL agit contre le harcèlement

L’EPFL a adopté une série de mesures de prévention, de soutien et d’accompagnement contre le harcèlement. © Alain Herzog/EPFL

L’EPFL a adopté une série de mesures de prévention, de soutien et d’accompagnement contre le harcèlement. © Alain Herzog/EPFL

L’EPFL a adopté une série de mesures de prévention, de soutien et d’accompagnement recommandées par la Task Force Harcèlement. Une enquête auprès de la communauté EPFL montre que 80% de la communauté EPFL est satisfaite du climat général, mais indique de nombreux besoins d’amélioration en matière de sécurité, d’égalité et de lutte contre les discriminations.

Depuis le mois de janvier dernier, la Task Force Harcèlement A-Z & Promotion d’une culture de respect a été lancée. Six groupes de travail inclusifs, réunissant des représentantes et des représentants de l’ensemble de la communauté de l’EPFL - dont l’AGEPoly et sa commission Polyquity, qui avait dénoncé à travers #PayetonEPFL des situations de harcèlement dès fin 2020 - ont fait des propositions pour de nouvelles mesures de prévention, de désescalade, de soutien accru aux victimes et de suivi des plaintes.

Deux structures distinctes vont prochainement remplacer le dispositif actuel afin d’améliorer le point d’entrée et le suivi des plaintes: le Réseau Soutien & Confiance (Trust & Support Network), qui sera le dispositif de première prise en charge des situations, et le Bureau Conformité Respect (Respect Compliance Office), qui sera chargé de la gestion des plaintes. Ce dernier sera dirigé par une personne hors hiérarchie, afin de garantir un traitement impartial et efficace.

«Le but est d’une part d’assurer que toute personne de l’institution susceptible d’accueillir une victime de harcèlement soit suffisamment formée pour le faire de manière adéquate et la rediriger en fonction des besoins, et, d’autre part, d’avoir un système de dépôt de plaintes qui soit impartial, efficace et humain», explique Gisou van der Goot, vice-présidente pour la transformation responsable (VPT).

Les travaux de la Task Force ont également permis de prendre des mesures en matière de prévention et de soutien lors des événements festifs de l’École, avec notamment l’instauration d’une « Safe Zone » et de personnel formé pour la prise en charge des personnes harcelées.

Le but est d’une part d’assurer que toute personne de l’institution susceptible d’accueillir une victime de harcèlement soit suffisamment formée pour le faire de manière adéquate et la rediriger en fonction des besoins, et, d’autre part, d’avoir un système de dépôt de plaintes qui soit impartial, efficace et humain

Gisou van der Goot, vice-présidente pour la transformation responsable

En parallèle, afin de favoriser une véritable culture du respect au sein de l’École, une campagne de communication est en cours sur les campus de l’EPFL. Égalité, diversité, dialogue, responsabilité, tolérance, inclusion sont les six valeurs clés promues. Des formations en ligne sont également en cours d’élaboration pour l’ensemble de la communauté EPFL: adaptées à différents types de publics au sein de l’École, elles visent à sensibiliser les membres de la communauté aux situations de harcèlement, informer sur les structures mises en place et apprendre à réagir en cas de problème, que l’on soit victime, témoin ou personne chargée de responsabilités à l’EPFL.

Enfin, l’EPFL vient de terminer la première analyse des résultats de l’enquête menée du 3 juin au 3 juillet 2021 auprès de sa communauté sur les discriminations, le harcèlement et les violences au sein de l’institution. 2’512 personnes ont répondu à cette enquête, et 80% d’entre elles se déclarent satisfaites du climat général.

Cependant, 30% de l’ensemble des répondants (et 44% des femmes qui ont répondu au sondage) déclarent avoir été victimes de commentaires inappropriés ou désobligeants, et un quart des répondantes affirment avoir été victimes de harcèlement psychologique à l’EPFL au cours des cinq dernières années.

Concernant les violences sexuelles, un tiers des étudiantes mentionnent avoir été victimes de contacts physiques non désirés, 14% d’agressions sexuelles et près de 3% de viols. L’enquête révèle aussi que les personnes victimes de harcèlement ou de discrimination portent rarement plainte, notamment du fait de la méconnaissance des procédures. Et les personnes qui portent plainte sont rarement satisfaites.

Pour que chacune puisse réaliser pleinement son potentiel, il est crucial que toutes et tous se sentent en sécurité

Kathryn Hess, vice-présidente associée aux affaires estudiantines

Ces actes de violence sont inacceptables, mais ne sont hélas pas spécifiques à notre institution. Toutefois, l’EPFL entend agir avec fermeté. Et combattre également le sentiment d’insécurité, notamment ressenti par les étudiantes lors de fêtes organisées dans le cadre de l’EPFL, que ce soit sur le campus ou à l’extérieur.

«Cela nous attriste qu'autant de femmes, et surtout d'étudiantes, ont répondu au sondage en exprimant un sentiment d'insécurité sur le campus. Nous devons donc travailler pour combattre ce sentiment d'insécurité, qui est néfaste en soi. Pour que chacune puisse réaliser pleinement son potentiel, il est crucial que toutes et tous se sentent en sécurité. Or, les femmes peuvent s'épanouir à l'EPFL. L’École prend très au sérieux la promotion des carrières scientifiques féminines, comme le montre notamment la nomination récente de 11 femmes sur 17 professeurs nommés», précise Kathryn Hess, vice-présidente associée aux affaires estudiantines.

Cette première enquête servira de base et de point de comparaison pour les enquêtes régulières qui seront menées afin de mesurer l’impact futur des mesures prises.


Auteur: Mediacom

Source: EPFL