L'avenir de la mobilité se teste à Sion

© 2016 Christian Hofmann / Nouvelliste

© 2016 Christian Hofmann / Nouvelliste

INÉDIT - Les navettes autonomes ont transporté leurs premiers voyageurs hier dans les rues sédunoises. Elles ont été baptisées Valère et Tourbillon.
Inauguration en grande pompe des deux véhicules qui sillonneront les rues de la capitale dès samedi et jusqu’en octobre 2017.

Voir l'article complet dans Le Nouvelliste.

C’est ce que l’on peut appeler de l’enthousiasme. Avec des médias provenant de toute la Suisse et même de plus loin, le lancement officiel des navettes autonomes à Sion a marqué les esprits hier. Baptisés Valère et Tourbillon, les deux véhicules valant chacun 220 000 francs sillonneront les rues du centre-ville pendant seize mois dès ce week-end.

Un pas vers l’avenir

Exploitées par CarPostal, et soutenues par tous les partenaires du Mobility Lab Sion Valais (Ville de Sion, Etat du Valais, EPFL, HES-SO et la Poste), les navettes autonomes 100% électriques n’ont pas de chauffeur, mais des accompagnateurs. «C’était le concept même de ce laboratoire. Allier créativité, talent et valeur ajoutée, tout en maîtrisant la conduite du changement», souligne Jacques Melly, conseiller d’Etat. La fierté dont font preuve tous les acteurs présents permet de croire en un réel pas vers le futur de la mobilité. «Avec cette grande première, nous faisons partie du peloton de tête en matière de technologie, même si nous ne savons pas où le voyage nous mènera», rappelle Susanne Ruoff, directrice générale de la Poste. Elle qui vit désormais sur le Haut-Plateau est catégorique lorsqu’on lui demande s’il ne s’agit pas d’un coup de pub sans lendemain. «Non, ce n’est pas un coup marketing. Ce genre de véhicules autonome est appelé à jouer un rôle essentiel dans l’offre de mobilité de demain. Ils seront complémentaires à nos véhicules déjà existants.»

Pas seulement un attrait touristique

Pour les premières semaines d’exploitation, nul doute que ces sympathiques petites navettes attireront les badauds du coin comme les touristes. Mais le but ne réside pas là. «Tout est évolutif dans ce projet pilote. Des tests seront effectués en continu par différents chercheurs», relate le chef de projet de CarPostal Jürg Michel. La start-up BestMile qui a développé le logiciel de commande est affiliée à l’EPFL. «Nous nous sommes tous attelés ensemble à trouver les solutions les plus sûres et les moins coûteuses», explique André Schneider, vice-président de l’EPFL. Du côté de la HES-SO, les scientifiques analyseront les comportements des utilisateurs pendant cette période d’essai. «Nous devons tirer des quantités d’enseignements de ces mois d’essai pour que ces tests ne restent pas vains», note François Seppey, directeur de la haute école.

Et après?

Si le PDG de CarPostal Daniel Landolf estime que «ce n’est que l’aube d’une nouvelle forme de mobilité», les politiciens valaisans croient fermement à l’exploitation de ces navettes sur le long terme. «On pourrait tout à fait envisager des courts tracés continus dans des lieux non encore desservis comme au sud de la gare. Les navettes font déjà partie de la vie sociale des Sédunois, donc elles seront adoptées dans seize mois», sourit Marcel Maurer, président de Sion. Jacques Melly voit plus loin encore. «J’ai le secret espoir de voir un jour ces navettes circuler dans nos stations», a-t-il conclu. Le chemin de la mobilité est passionnant. La voie empruntée par le Mobility Lab aussi. Reste à savoir quels effets concrets seront encore là dans deux, cinq ou dix ans.