L'année 2016 dans le rétroviseur (2/2)

© 2017 Istock

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Vieillir moins vite, améliorer la sécurité informatique, faire remarcher des personnes paraplégiques, acheminer des vaccins à température ambiante dans les pays chauds, créer des emplois grâce aux 400 millions engrangés par les spin off …. quelques-un des nombreux domaines où l’EPFL a apporté sa petite pierre.

La grenade révèle une puissante molécule anti-vieillissement

11. 07.16 - La grenade confirme son potentiel anti-vieillissement. Des chercheurs de l'EPFL et de la société Amazentis ont pu montrer comment une molécule présente dans ce fruit, puis transformée par le microbiome intestinal, permet aux cellules musculaires de se prémunir contre une cause majeure du vieillissement. Sur les vers nématodes et les rongeurs, l'effet est spectaculaire. Des essais sur l'humain sont en cours, mais la découverte a fait l'objet d'une publication dans Nature Medicine en juillet.

Plus de deux millions de dollars pour repenser la cybersécurité

28.07.16. Les antivirus sont-ils définitivement hors course? C'est en tous cas l'opinion de George Candea, et il n'est pas le seul expert en informatique à le penser. Avec ses anciens doctorants, le professeur de l'EPFL a fondé la start-up Cyberhaven, autour d’un tout nouveau concept de sécurité. Les malwares ne sont pas bloqués, mais leur action est neutralisée. Le logiciel développé par l’entreprise protège les documents sensibles et le programme qui les exploite en créant autour d'eux un espace sécurisé. La société dont la partie R&D est basée à l’Innovation Park, a levé 2,7 millions de dollars en juillet.

Une solution performante et à bas coût pour stocker l'énergie solaire

25.08.16 - Comment stocker l’énergie solaire lorsque le soleil ne brille pas ? Des chercheurs de l’EPFL et du CSEM sont parvenus, avec des cellules solaires disponibles dans le commerce et un système sans matériaux rares, a un système performant, stable et peu onéreux. Cette solution prometteuse consiste à convertir l’énergie en hydrogène par électrolyse de l’eau. Il s’agit de «casser» des molécules d’eau en hydrogène et en oxygène, en utilisant le courant électrique produit par un panneau photovoltaïque. L’hydrogène propre peut ensuite être stocké, puis restituer de l’électricité à la demande, ou encore servir de carburant. Ce système a fait l’objet d’un article dans le Journal of The Electrochemical Society en août.

Des panneaux solaires résidentiels deux fois plus efficaces

07.09.16 - Avec un rendement de 36%, les panneaux solaires mis au point par la start up Insolight pourraient fournir jusqu’à deux fois plus d’énergie que les installations traditionnelles. Ce résultat, qui pourrait constituer un record mondial, a été validé en août sur un prototype par un laboratoire indépendant. C’est grâce à une fine structure qui focalise les rayons du soleil sur de petites surfaces de cellules solaires ultra performantes, que l’entreprise propose ce système photovoltaïque plat très efficace.

Un exosquelette pour retrouver le monde vertical

06.10.16 - Se lever. Faire quelques pas. Changer de direction. Monter des marches. Éviter un objet sur le sol. S’asseoir… Autant de tâches quotidiennes réalisées sans même y penser par la plupart des gens, mais impossibles pour les personnes atteintes de paraplégie. L’exosquelette TWIICE leur permet de les accomplir à nouveau. Ce dispositif d’assistance à la marche, entièrement conçu au Laboratoire de systèmes robotiques de l’EPFL (LSRO), a participé le 8 octobre à Zurich au Cybathlon 2016, la première compétition réservée à des athlètes avec handicap utilisant divers équipements technologiques.

Des bactéries pour sécuriser le stockage des déchets nucléaires

14.10.16 - Des scientifiques ont peut-être trouvé un allié inattendu dans l’élimination des déchets nucléaires. Une équipe de chercheurs conduite par l’EPFL a découvert une communauté microbienne qui vit naturellement à des centaines de mètres sous la surface du sol. Précisément dans les couches de roche qui ont été choisies pour héberger les déchets nucléaires en Suisse. Dans une étude publiée en octobre dans Nature Communications, les scientifiques montrent que ces bactéries consomment l’hydrogène qui s’accumule lorsque les conteneurs en acier où sont stockés les déchets rouillent. Or, en l’absence de tout contrôle, l’hydrogène pourrait endommager l’intégrité de la roche hôte. Cette communauté microbienne pourrait donc être utilisée pour accroître la sécurité, moyennant un ajustement dans la conception des sites de dépôts des déchets nucléaires.

Renoncer au chalet pour préserver les Alpes

01.11.16 - Pour éviter le déclin, les stations hivernales doivent se densifier. Bouchons aux heures de pointe, constructions sur des zones d’avalanche, grignotage des territoires naturels… Plusieurs stations de montagne arrivent à saturation en Suisse. Alors que la tendance est à stopper les constructions, une thèse de l’EPFL affirme au contraire qu’il faut investir dans ces régions, en les densifiant et en soignant la continuité des transports publics. La doctorante Fiona Pià propose des solutions concrètes et innovantes pour Verbier, un exemple édifiant des problèmes actuels.

Des primates retrouvent le contrôle de membres paralysés

09.11.16 – En juin un primate présentant une blessure de la moelle épinière a recouvré le contrôle de sa jambe paralysée grâce à un système neuroprosthétique appelé «interface cerveau-moelle épinière» qui court-circuitait la lésion, rétablissant la communication entre le cerveau et la moelle épinière, et donc les mouvements de la jambe. «C'est la première fois qu'une neurotechnologie restaure la locomotion chez des primates», souligne le neuroscientifique Grégoire Courtine, qui a conduit la collaboration et qui est à la tête de la chaire IRP en réparation de la moelle épinière. «Mais il reste beaucoup de défis devant nous et il faudra peut-être plusieurs années avant que tous les composants de cette intervention aient pu être testés sur des humains.»

Les écureuils roux des Iles britanniques sont infectés par la lèpre

10.11.16- En examinant des écureuils roux malades provenant d’Angleterre, d’Irlande et d’Écosse, des scientifiques de l’EPFL et de l’Université d’Edimbourg ont découvert que la bactérie qui provoque la lèpre chez les humains infecte aussi les écureuils roux. Il y a environ un siècle, la lèpre avait virtuellement disparu d’Europe, du moins chez les humains. L’étude, publiée en novembre dans Science, montre comment un pathogène peut demeurer inaperçu dans l’environnement, même après qu’il a été éradiqué de la population humaine.

Une méthode pour conserver les vaccins à température ambiante

30.11.16 - Transporter les vaccins dans une chaîne du froid jusqu’à l’injection au patient représente un défi logistique et économique considérable dans les régions reculées et les pays en voie de développement. Selon Médecins sans frontières, la nécessité de conserver les doses à une température comprise entre 2 et 8°C serait même l’une des causes principales des faibles taux de couverture vaccinale. A l’EPFL, des chercheurs du Laboratoire des nanomatériaux supramoléculaires, en collaboration avec des scientifiques de Milan, Turin, Leiden et de l’Oregon, ont utilisé trois sortes d’additifs peu coûteux pour contourner cet obstacle. Ils sont parvenus à stabiliser des vaccins à température ambiante jusqu’à plusieurs mois.

Record pour les start up de l’EPFL :près de 400 millions levés en 2016

14.12.16 - Les start up de l’EPFL avaient déjà levé 397 millions de francs mi-décembre 2016. C’est 50% de mieux qu’en 2014 où elles avaient engrangé 242 millions. L’augmentation est particulièrement marquée pour les spin off, ces entreprises fondées autour d’une technologie issue des laboratoires de l’École ou créées par un chercheur du campus. Elles cumulent en effet 261 millions dont 100 millions levés en un seul tour par Mindmaze. Les autres sociétés de l’EPFL Innovation Park totalisent 76 millions et l’entrée d’AC Immune au Nasdaq fait grimper le compteur de 60 millions supplémentaires. Globalement une hausse générale est constatée: le cap des 100 millions par an a été franchi en 2010.

Trois mois en Antarctique pour décrypter la mécanique climatique

20.12.16 - Premier projet du Swiss Polar Institute, l’Antarctic Circumnavigation Expedition (ACE) est parti le 20 décembre d’Afrique du Sud pour faire le tour du Pôle Sud. L’Akademik Treshnikov, imposant navire scientifique russe, a quitté le port du Cap. À son bord: plus de 120 personnes, dont environ soixante scientifiques et autant de membres d’équipage. Durant trois mois, cette expédition d’envergure les emmènera faire le tour complet du continent antarctique et visiter une douzaine d’îles subantarctiques car cette région joue un rôle central dans la régulation climatique de notre planète.