EPFL et géotechnique, déjà une longue histoire…

© 2011 EPFL

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C’était l’époque des grandes constructions: barrages, routes, ponts. Un nouveau besoin se faisait alors sentir, celui de mieux comprendre et maîtriser la nature et le comportement des terrains de fondation. Créés en 1935, les laboratoires de mécanique des sols et de mécanique des roches célèbrent aujourd’hui leurs 75 ans.

Ce n’était pas encore l’EPFL. Ce n’était même pas encore l’EPUL, le nom que portait l’Ecole avant sa fédéralisation. En 1935, lorsque le Laboratoire de géotechnique a été créé, l’institution s’appelait encore Ecole d’ingénieurs de Lausanne et dépendait de l’état de Vaud. Le Grand Conseil en avait décidé la création suite à l’inauguration du barrage de la Grande Dixence, que l’on qualifie souvent de chantier du siècle.

Cette entité est l’ancêtre des actuels Laboratoire de mécaniques des sols (LMS) et de mécanique des roches (LMR), qui comptent donc parmi les plus anciens labos de l’Ecole. Pour marquer ses 75 ans, le LMS organise ce 18 novembre une journée d’étude et de conférences.

Les années trente représentent l’époque des grands ouvrages : barrages, ponts, infrastructures routières à grande échelle. «Il s’agissait de répondre à la nécessité d’en savoir plus et de mieux maîtriser les terrains de fondation de ces constructions d’envergure, explique Lyesse Laloui, directeur du LMS depuis 2008. Nous avons d’ailleurs été des précurseurs, car notre équivalent zurichois n’a été créé que 25 plus tard.»

Analyse de la stabilité et du comportement des sols sont alors les principaux axes de recherche. Celles-ci se faisaient, et se font toujours, sur mandats d’entreprises privées ou pour le compte de l’Etat. «Le labo a un rôle d’utilité publique en offrant à la Confédération une expertise qu’aucune autre structure ne propose en Suisse», ajoute Lyesse Laloui.

Défis sans cesse renouvelés

En 1969, l’institution est fédéralisée. Elle prend alors le nom d’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne. Dix ans plus tard, le laboratoire de géotechnique se scinde en deux, devenant les laboratoires de mécanique des sols et de mécanique des roches. Cette restructuration répondait à un besoin d’approfondir la compréhension du comportement des massifs rocheux en vue de la construction d’ouvrages souterrains.

Au fil des années, les moyens et méthodes d’études géotechniques se développent, touchant également une plus grande variété d’applications - routes, ramblais, pentes, nappes souterraines - et de terrains - sols gonflants, saturation partielle, sols compactés et structurés. Les données rhéologiques (écoulement et déformation des matières) et thermiques sont aussi davantage prises en compte. Les domaines de recherche se diversifient, s’axant sur le dimensionnement des chaussées, l’influence et le comportement des infrastructures routières en présence de gel et dégel, la stabilité des versants et la prévention des glissements de terrains.

Aujourd’hui, le LMS fait face à de nouvelles problèmatiques. «Tout en conservant un rôle d’expertise dans nos domaines de recherche traditionnels, nous sommes également confrontés depuis une dizaine d’années aux questions énergétiques.» Stockage de la chaleur, enfouissement des déchets nucléaires ou de CO2, extraction de gaz, géothermie, solutions pour un développement durable des ressources de la planète sont au cœur du travail de ces deux laboratoires. Des domaines où les compétences et un vaste réseau international constitués au fil du temps forment une base d’expertise très solide.