Développer l'utilisation des superordinateurs de l'EPFL

« Toutes les écoles polytechniques du monde subissent le même problème. Le développement et la complexification du matériel informatique est plus rapide que la vitesse d’adaptation des utilisateurs à ces nouvelles ressources ». C’est par ces mots que le professeur Jan Hesthaven, le directeur académique du SCITAS, explique les raisons qui l’ont poussé à créer cette nouvelle unité. Elle a pour but de proposer à toute la communauté de l’EPFL – autant les utilisateurs aguerris des ressources du HPC que tous les autres, soit les 95% restant – une expertise pour chaque projet de recherche qui nécessite de la puissance de calcul.

Fonctionnement du SCITAS
Concrètement, la nouvelle unité propose un support de recherche personnalisé grâce à un groupe d’experts. Chacun d’entre eux est spécialisé dans un domaine scientifique distinct, mais ils ont tous en commun une connaissance approfondie des ressources du HPC. Ils ont pour but d’occuper temporairement le rôle du rouage manquant entre les désidératas d‘une équipe de recherche et la manière dont les ressources disponibles peuvent être mises au mieux à contribution. «Ces experts existaient déjà, explique Vittoria Rezzonico, la nouvelle directrice exécutive du SCITAS, mais aucune structure ne les encadrait et trop peu de collaborateurs connaissaient leur existence ». En plus d’un simple support applicatif, ces experts vont également proposer des cours de soutien et une introduction à l’utilisation de ces machines, ainsi que des workshops génériques pour montrer les outils informatiques qui peuvent rendre le travail d'un chercheur plus efficace.
Pour la partie opérationnelle, le SCITAS se basera sur les recommandations ITIL. Tous les services fournis par le nouveau centre seront décrits dans des SLAs signés par le Comité de Pilotage HPC et le support s'appuiera sur un service desk à disposition de toute la communauté EPFL. En outre, les performances du centre seront mesurées via des indicateurs et un rapport annuel sera fait au CoPil HPC.

Un réel besoin
Durant la dernière décennie, le type de savoir enseigné dans les différentes disciplines scientifiques a fortement évolué. Si certaines d’entre elles, comme la physique des plasmas ou l’astrophysique, ont depuis longtemps compris l’intérêt de la simulation par ordinateur comme outil de recherche, elle est plus récemment devenue essentielle à toute une nouvelle catégorie d’ingénieurs et de chercheurs, au même titre que l’approche théorique et l’expérimentation. Les sciences naturelles sont par exemple des disciplines qui découvrent depuis peu l’intérêt de disposer de puissantes possibilités de calcul informatisé.
Toute une nouvelle frange de la population académique développe donc un intérêt croissant pour la modélisation et de la simulation numérique, mais chaque labo ne dispose pas forcément de personnel suffisamment qualifié pour gérer le développement des plateformes nécessaires à la réalisation de ces modèles informatiques. C’est à ce niveau-là que le SCITAS se propose d’intervenir, afin d’apporter son expertise et ainsi permettre aux chercheurs de se concentrer sur leurs travaux.

Contexte académique
Le SCITAS s’inscrit au sein d’un large mouvement de coordination des services informatiques de haute qualité, d’une mise à disposition efficiente des infrastructures IT et d’une approche stratégique dont la focale est centrée sur l’utilisateur. Accueilli très favorablement par la nouvelle vice-présidence pour les systèmes d’informations de l’EPFL (VPSI), ainsi que par les doyens de chaque faculté, le SCITAS se base sur le modèle du CCV (Centre for Computation and Visualization) développé durant 7 ans par le professeur Jan Hesthaven à Brown University. Selon lui, ce système constitue à l’heure actuelle la réponse la plus adaptée aux besoins de toutes les institutions qui doivent faire face à une demande croissante des utilisateurs de machines puissantes. « Vendre mon projet n’a pas été très compliqué, avoue-t-il, les doyens des différentes facultés étant totalement conscients qu’il manque une couche professionnelle pour faire le lien entre labos et machines ».
Les modèle financier pour la partie "systèmes" du SCITAS est décrit par la politique HPC en vigueur et pour la partie ‘’applications’’, les coûts sont partagés entre la VPSI et les Facultés ou Labos. Les services de base comme les cours de formation et le support générique sont gratuits, mais le support sur des codes spécifiques et les collaborations sur le long terme, eux, sont payants. Le service emploie pour l’instant 5 collaborateurs, mais 2 postes supplémentaires seront créés dans les prochains mois.
Pour toutes informations supplémentaires : scitas.epfl.ch