Des submersibles russes au port du Bouveret

© 2011 EPFL Alain Herzog

© 2011 EPFL Alain Herzog

L’arrivée des submersibles MIR sur les rives du Léman sonne le départ de la campagne scientifique Elemo. A leur bord, des équipes internationales de chercheurs vont explorer le lac, pour mieux le comprendre et le protéger.


Les deux submersibles MIR de 18 tonnes chacun on traversé l’Europe, de l’enclave russe de Kaliningrad aux rives du Léman. Soit plus de 1500 kilomètres sur un convoi de quatre camions. Leur arrivée au port du Bouveret sonne le départ de la campagne Elemo. Cet été, des équipes internationales de scientifiques vont explorer les profondeurs du lac. Grâce aux submersibles, ils quadrilleront des zones stratégiques comme les grands fonds, le port de Vidy ou l’embouchure du Rhône. Ils récolteront suffisamment d’informations pour plusieurs années de travail. Soutenu par Ferring Pharmaceuticals et le Consulat honoraire de Russie à Lausanne, ce programme scientifique se double d’une série d’actions de sensibilisation, dont une exposition grand public sur les quais d’Ouchy, qui ouvrira ses portes le 4 juin prochain avec notamment le concours de la Ville de Lausanne.

Au total, dix institutions de recherche suisses, britanniques, russes, françaises et américaines participent au projet. Leur objectif principal: mieux comprendre l’impact de l’activité humaine sur le Léman, un environnement sous pression avec plus d’un million et demi de riverains. Une tâche qui requiert le concours de scientifiques de tous domaines. C’est pourquoi experts en environnement, physiciens, biologistes ou géologues vont collaborer, et dresser du Léman un portrait mis à jour, en accord avec les dernières avancées en matière de science environnementale.

Les micropolluants, un défi environnemental
L’un des objectifs du programme est l’étude des micropolluants. Ces substances échappent encore dans une large mesure aux systèmes d’épuration modernes. Présents en quantité minimes, ils contaminent par accumulation successive l’ensemble de la chaîne alimentaire. L’avenir de la santé du lac dépend en grande partie d’une meilleure compréhension des micropolluants et de la manière dont ils circulent et se fixent, aussi bien dans les eaux que les sols ou les organismes vivants.

Grâce aux submersibles MIR, les scientifiques vont pouvoir quadriller précisément des zones du lac, et procéder à des analyses in situ. Ils descendront notamment dans les grands fonds, à plus de 300 mètres sous la surface, afin de comprendre quels organismes vivants ou quelles substances chimiques s’y trouvent, ou comment les eaux y circulent. A l’embouchure du Rhône, ils exploreront des canyons aquatiques aux parois hautes de 50 mètres, formés par les sédiments du fleuve. Les submersibles seront équipés d’outils de recherche de pointe, notamment un spectromètre de masse mis au point par l’institut américain Woods Hole, capable de détecter très précisément les substances chimiques présentes dans l’eau.

Les plongées ne figurent que le début du projet. La suite se jouera dès cet automne, dans les laboratoires, où les informations recueillies à bord des submersibles seront analysées et comparées.

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Une exposition grand public
Le programme elemo se double également d’une campagne de sensibilisation. Du 4 juin au 21 août, une exposition sur les quais d’Ouchy expliquera au grand public les enjeux de la protection du Léman, le contenu de la campagne scientifique et l’histoire du lac. Les visiteurs auront également l’occasion d’y découvrir le submersible F.A. Forel, construit par Jacques Piccard et utilisé entre 1978 et 2005 dans le Léman pour des campagnes scientifiques. Une plateforme web présente également le projet. On y trouve des animations ludiques, ainsi que du matériel scolaire créé en collaboration étroite avec des enseignants vaudois.