Depuis dix ans, l'EPFL vit au rythme de 100 inventions par an

La 1500e inveniton: dernière étape vers un microscope permettant de voir les cellules dans le corps humain en activité © 2015 Alain Herzog

La 1500e inveniton: dernière étape vers un microscope permettant de voir les cellules dans le corps humain en activité © 2015 Alain Herzog

Le nombre d’inventions évaluées par l’Office de transfert de technologies de l’EPFL entre 2005 et 2014 a doublé par rapport au total des dix années précédentes. L’Ecole a franchi cette année le cap de la 1500e invention.

Le nombre d’inventions évaluées par l’Office de transfert de technologies de l’Ecole a pris l’ascenseur ces dernières années. Alors que 450 ont été annoncées entre 1995 et 2004, 950 l’ont été entre 2005 et 2014. Le nombre de demandes de brevets a augmenté de manière similaire. Il est passé de 256 entre 1995 et 2004 à 539 entre 2005 et 2014. Une augmentation due en partie à la croissance de l’Ecole. Mais également, pour Gabriel Clerc, responsable de l’Office de transfert de technologies (TTO) depuis sa création, à une prise de conscience croissante par les chercheurs, de l’importance de la valorisation de leurs idées et résultats scientifiques sur le marché.

Plus de la moitié des licences exploitées par des PME suisses
Sur ces 1500 inventions déposées auprès du TTO, environ 40% connaissent ou connaîtront une valorisation sous la forme de la conclusion d’un contrat de licence par une start-up ou une entreprise existante. Le nombre d’innovations actuellement exploitées par des entreprises sous la forme de licences est également deux fois plus important aujourd’hui (391) qu’en 2005 (191). Plus de la moitié de ces droits ont été accordés ces dernières années à des sociétés de moins de 250 employés en Suisse. «Il est très réjouissant de constater que les PME et les start-ups suisses sont les clients les plus nombreux pour nos licences. Ces entreprises contribuent en effet beaucoup au dynamisme de notre économie et à l'emploi au niveau régional et national», souligne Gabriel Clerc.

Certaines inventions sont aujourd’hui utilisées de manière courante de par le monde. Une des premières inventions de l'EPFL qui a eu un développement industriel remarquable a été créée il y a 30 ans déjà et est aujourd’hui exploitée par beaucoup d'entreprises. Il s’agit du robot Delta de Reymond Clavel, encore couramment utilisé dans de nombreux secteurs comme la manipulation rapide de petits objets, l’horlogerie, la télé-chirurgie, les systèmes de mesures ou l’usinage de matériaux. Une autre invention majeure gérée par le TTO n’est autre que les célèbres cellules photovoltaïques à colorant de Michaël Grätzel qui ont donné lieu, depuis la fin des années 80, à de nombreuses recherches, multiples brevets, développements industriels et améliorations.

1500e invention: un microscope qui permet de voir les cellules in vivo
«Le plus important est de former une véritable équipe avec les chercheurs pour chaque invention. Rien n’est possible sans leurs connaissances et leur enthousiasme», résume le responsable du TTO. Christophe Moser et Demetri Psaltis, professeurs de l’EPFL, ont justement bénéficié de cette précieuse coopération. La 1500e invention, qu’ils ont récemment déposée, constitue la dernière étape d’un microscope capable de fournir des images en trois dimensions et en haute résolution des cellules du corps humain en activité. Soit des éléments d’une taille inférieure au micromètre. Quatre années de recherche, notamment en collaboration avec la Harvard Medical School, ont conduit aux dépôts de cinq brevets pour cet outil qui constitue une avancée majeure pour le domaine de la médecine et de la microbiologie. Il permettra par exemple d’observer des cellules de l’oreille interne afin de savoir si la pose d’un implant est bénéfique ou d’étudier un neurone en activité.

Une courte animation réalisée par deux jeunes graphistes présente comment une invention voit et vit les principales étapes liées au transfert de technologies.