Accompagnement pédagogique en Afrique à l'aide des MOOCs de l'EPFL

Un accompagnement pédagogique personnalisé
Trois institutions universitaires d'Afrique de l'Ouest ont manifesté leur intérêt pour recevoir le soutien d’une spécialiste en ingénierie pédagogique. Basée à Abidjan en Côte d’Ivoire depuis septembre 2016, Marion Harent assure un accompagnement sur site des enseignants de l'Institut national polytechnique Houphouët-Boigny de Yamoussoukro (INP-HB) en Côte d'Ivoire et de l'Ecole nationale supérieure polytechnique de Yaoundé (ENSPY) au Cameroun. En décembre, elle s’est également rendue à l'Ecole supérieure polytechnique de Dakar (ESP-UCAD) au Sénégal. Sa mission sur place consiste à accompagner une douzaine d’enseignants de chaque institution dans une démarche d’intégration des MOOCs dans leur enseignement. Il s’agit de préciser avec eux les objectifs pédagogiques prioritaires, de sélectionner un MOOC (ou une partie) correspondant à leur domaine d’enseignement, puis de scénariser cet enseignement et suivre la mise en oeuvre de ces étapes.

Présence sur sites, premiers contacts
Des déplacements réguliers ont été organisés selon les calendriers académiques de chaque pays. L’ingénieure pédagogue propose des entretiens en groupe ou individuels aux enseignants qui ont manifesté leur intérêt pour ces échanges. Ils portent sur les thématiques liées à l'enseignement supérieur et la pédagogie universitaire, l'utilisation des outils numériques pour enseigner et l'intérêt d'utiliser des MOOCs. Elle apporte également des conseils et du soutien aux équipes qui ont le projet de réaliser un MOOC, comme celle de l’INP-HB. Ces entretiens permettent de recueillir des données sur l'utilisation actuelle des MOOCs par les enseignants et ainsi accompagner les changements de pédagogie.

Utilisation des MOOCs
Ces mutations demandent du temps, surtout en cours de semestre, mais on peut s'attendre à la mise sur pied de nouveaux dispositifs pour le deuxième semestre. Notamment à l'ENSPY et à l'ESP-UCAD où un travail est en cours avec quatre enseignants pour proposer une partie des enseignements, basée sur un MOOC, en classe inversée. Cette modalité de formation intéresse effectivement beaucoup les enseignants mais tous ne sont pas prêts à s’y risquer dès maintenant. Ces premières expériences donneront lieu à de précieux retours et échanges entre collègues lors des regroupements à venir.

Améliorations à envisager
Il convient de renforcer les opérations de sensibilisation auprès des enseignants pour atténuer leurs craintes qui sont souvent liées au manque de temps ou à l’apparente complexité du projet. Les institutions, quant à elles, doivent également leur donner du temps et des moyens pour leur permettre de mieux se plonger dans le projet.

Réunion à l'EPFL et perspectives
A l'heure de reprendre l'avion pour Abidjan après les fêtes de fin d’année, Marion Harent a pu rencontrer le 10 janvier, les professeurs de l'EPFL dont les MOOCs, principalement d’informatique et d’ingénierie, sont les plus utilisés dans les trois institutions africaines. Ce tour de table a permis à ces derniers de répondre aux questions de leurs homologues africains sur l'utilisation de leur cours et surtout de prendre connaissance des demandes ou besoins pour la rentrée académique 2017.

Il apparaît donc maintenant comme essentiel de pérenniser ce travail préliminaire vers de nouvelles pratiques pédagogiques. Des discussions sont d’ores et déjà engagées avec les directions des établissements partenaires pour intégrer dans leurs rangs un ingénieur pédagogue formé au numérique éducatif.